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Vivre comme un nomade en Mauritanie
Lors de votre voyage sur-mesure en Mauritanie, vous partez à la rencontre des nomades qui peuplent la région. Il est intéressant d'en apprendre davantage sur la culture des nomades mauritaniens à travers leur histoire, leur mode de vie, leurs coutumes et leur artisanat.
L’HABITAT NOMADE
Le Campement maure
Les nomades de Mauritanie
vivent dans un campement appelé "maure", regroupement d’une douzaine
de tentes, et village démontable et transportable. La vie du campement est
rythmée essentiellement par la recherche des pâturages. Lorsque les troupeaux
ont mangé les dernières touffes, les tentes sont abattues et chargées sur les
chameaux, et les habitants du campement se déplacent jusqu'à un autre pâturage.
La disposition du campement obéit à des règles précises, toutes les tentes sont
largement espacées et s'ouvrent dans la même direction, vers le sud-ouest pour
se protéger des vents chauds et des vents de sable de secteur est et nord-est.
La tente du chef est placée au centre du campement afin d'assurer sa
tranquillité.
La Khaïma, la tente Mauritanienne
La Khaîma est la demeure historique
du nomade. Chaque tente abrite une famille de moins de dix personnes ; le
mari, l'épouse, les enfants et parfois un ou deux parents âgés. Une fois marié,
les fils et filles rejoignent la tente de leur époux ou épouse. Lorsque l'on
entre dans une tente en Mauritanie, il est important de suivre quelques
règles. Tout d'abord, on y entre par
l'ouest, le chef de famille s'assoie au centre sur une grande natte face à
l'entrée. Les visiteurs qu'il veut honorer s'installent en demi-cercle de
chaque côté. La tente mauritanienne est faite d'un tissage de laine de mouton
noir mélangé à des poils de chamelon brun. Cette habitation est donc robuste pour les
fréquents déplacements, aérée en saison sèche et imperméable à la pluie. Il
existe un second type de tente plus petit en Mauritanie, un mètre cinquante par
trois mètres environ, constitué de bandes de coton blanc ou indigo cousues
ensembles, c’est la bénié, la tente des mauritaniens aisés. Elle est dressée sous
la tente principale pour accroître le confort.
Mobilier et objet
Dans une tente nomade, on trouve des objets utiles, faciles à suspendre
ou à rouler. En bois ou en cuir, ils servent à la fois à l’habitation et aux voyages.
Une fois la tente montée et balayée, des nattes (ahsirat, ; hsair) en tiges de graminées ou en rachis de palmier,
tissées de lanières de cuir recouvrent le sol. Les nomades déposent par-dessus,
des coussins en cuir (somi) décorés
de motifs géométriques, une grande couverture noire en peaux d’agneau quadrillée
de lanières de cuir rouge (faro), et
une peau plus petite et plus souple (khlef)
utilisée pour les nuits froides. Sous la tente, les nomades rangent les sacs de
la femme (tizaït) et les sacs de
l’homme (tasufra) qui contiennent les
vêtements et objets personnels, la selle de l’homme (râhle) et son fusil.
Le nomadisme, un
art de vivre
La vie du campement des nomades n'a guère
changé depuis des siècles, on offre au visiteur du zrig (boisson à base de lait de chamelle légèrement sucré, fermenté
ou frais), les trois verres rituels de thé et quand on a les moyens, un méchoui
ou un couscous. Les Mauritaniens sont
emplis de spontanéité et de simplicité chaleureuses dans l'accueil de
l'étranger à la tribu.
Gastronomie saharienne
L’alimentation nomade est composée pour l’essentiel de mil, de riz, de
lait et de dattes. La viande, (mouton, chèvre ou chameau) n’est consommée que
pour les grandes occasions. Le foie et la bosse du chameau sont les morceaux
les plus appréciés. On fabrique également le tichtar, viande de mouton, chèvre et gazelle découpée en fines
languettes et séchée au soleil. Le lait de chamelle ou de chèvre assure
l'apport nécessaire en vitamines. Les dattes, riches en protéines, sont
consommées fraîches ou sous forme de pâte conservée dans des outres de cuir,
trempées dans du beurre ou de la crème et servies au début du repas comme hors
d’œuvre. Leur seul luxe est le thé. Réel art de vivre en Mauritanie, il doit
satisfaire la vue, l’ouïe, l’odorat et le goût, ranimer les forces des
caravaniers et faire de ceux qui l’ont bu ensemble, des amis. Les nomades et les Mauritaniens en général en
consomment de grande quantité.
Le nomadisme
La conduite des troupeaux par les nomades exige une connaissance sans
faille du terrain et un sens de l’orientation sans défaut. Il faut savoir
interpréter chaque changement dans le ciel. En respectant le rythme imposé par
le climat, les nomades ne se déplacent jamais au hasard ou en fonction de leurs
caprices. Par tradition, chaque tribu nomadise dans une zone déterminée sur des
lieux de parcours où elle a priorité, tant pour le pâturage que pour les points
d'eau.
Les pâturages
Exception faite des oasis, l’ensemble de la végétation de l’Adrar n’est
que pâturage. Les pâturages « résistants » sont alternativement verts ou secs
en fonction de la réception ou non de pluie, leur structure leur permet de
subsister même en période de sécheresse. Les chameaux des nomades recherchent par ordre de
préférence le vert puis, le had,
pâturage salé qui nécessite d’abreuver les animaux régulièrement, l’askaf avec une teneur en sel encore plus
importante (abreuvoirs quotidiens) et enfin, le sbat en mars-avril à l’époque de la floraison.
Coutumes et traditions
Les femmes Mauritaniennes ne se voilent pas le visage. Elles couvrent
leurs cheveux et drapent leurs corps dans un
melahfa, léger voile de coton maintenu par de petits nœuds bleu indigo ou
imprimé de couleurs vives. Les hommes maures sont assez fidèles au costume
traditionnel. Ils portent en haut soit la tunique à manches courtes, soit des
chemises de facture plus occidentale sous un large boubou blanc ou bleu clair, la draa. En bas, un saroual froncé et sur
la tête et le devant du visage un hawli,
longue cotonnade enroulée en turban, protégeant à la fois du soleil, du sable
et du vent.
Le mariage traditionnel maure
Une fois le mariage décidé, le mandataire de la jeune fille, le
prétendant et deux témoins se présentent devant le qâdi (juge) qui établit le contrat de mariage après avoir lu
quelques versets du Coran. Le fiancé paye une dot en chameaux, moutons, pièces
d'étoffe ou en argent. La coutume maure exige que la femme apporte ses biens
dans la tente conjugale où ils resteront sa propriété. Une fois le contrat
signé, le fiancé n'aura plus le droit de se présenter devant son beau-père, ni
devant les aînés de sa propre famille en compagnie de sa femme, ce sont les règles
de "hachouma". Le soir du
mariage, les amies de la jeune fille la conduisent sous une petite tente
dressée à l'écart où l'attendent son fiancé et les garçons d'honneur. Plusieurs
nuits de bavardages et échanges de petits cadeaux vont se succéder durant une
année. La jeune fille revient avant le jour sous la tente paternelle. C'est là
qu'elle mettra au monde son premier enfant, qu'elle allaitera pendant deux ans. En Mauritanie, le bébé reçoit son nom au bout d'une semaine. Après la naissance, elle reste
sans sortir pendant 40 jours. Après ces 40 jours, la femme vient s'installer
définitivement chez elle et commence sa vie de maîtresse de tente.
La femme mauritanienne
Comme toutes les femmes du monde, les Mauritaniennes aiment les bijoux,
bracelet en argent, collier ciselé en or ou en perle de pâte de verre, mais les
signes extérieurs de beauté féminine exigeaient autrefois que les femmes soient
obèses, avec les dents projetées vers l’avant repoussant la lèvre supérieure
vers le haut. Si le redressement des incisives n’est pratiquement plus
d’actualité l’obésité l'est. Une belle femme en Mauritanie est une femme ronde,
signe d’opulence, de noblesse et d’honneur.
Le Henné, art des femmes.
En Mauritanie, comme dans tous les pays musulmans, le henné est considéré
comme un arbre qui pousse au paradis. Récoltées toute l’année, les feuilles
sont séchées à l’ombre avant d’être réduites en poudre, les branches sont
utilisées comme cure-dents de bonne qualité. Afin d’obtenir une pâte
consistante, la poudre des feuilles de henné est mélangée avec de l’eau puis
appliquée directement sur la peau. La plus ancienne vertu du henné est de
protéger les individus contre les démons, la maladie et le mauvais œil. Les nouveau-nés
sont donc enduits pendant une journée, d’une préparation à base de henné et de
beurre fondu. Le henné possède également des vertus médicale, antibactérienne,
diurétique et astringente. L’usage essentiel qu'en font les femmes Mauritaniennes reste la parure.
C’est une opération longue et minutieuse où toutes les occasions sont bonnes
pour se parer les mains et les pieds de dessins. Le henné participe pleinement
aux jeux de séduction entre hommes et femmes, car les Mauritaniens en sont très
friands. Les dessins sont obtenus avec la technique du pochoir, couvrant les
parties qui doivent restées en blanc.
L'art des tombes
Les nomades honorent leurs morts de la même façon que dans les autres
régions du Sahara. Quand le sable est le seul matériau, ils se contentent
de les enfouir. Mais là où la pierre permet la construction de monuments,
ils les recouvrent d'amas de cailloux, ou, parfois avec plus d'imagination
ils bâtissent des monuments à l'architecture variée. Le Sahara Mauritanien est
uniformément parsemé de monuments funéraires aux formes variés. On trouve ces
monuments isolés ou regroupés en nécropoles. Ils sont très souvent associés aux
sites néolithiques et aux lieux de passage de toutes les époques.
L’artisanat traditionnel
L’artisanat traditionnel
mauritanien utilise les matières premières locales : les différentes peaux
des animaux du troupeau sont utilisées pour le travail du cuir. Le fer et le cuivre, pour le travail du métal; graminées et diverses plantes pour la vannerie; ainsi
que nombreux extraits végétaux pour les teintures. Si à l’origine comme tout
artisanat sa fonction première est utilitaire, sa richesse et son esthétisme
sont de premier ordre.
Le travail du cuir
Ce sont les femmes Mauritaniennes qui sont en
charge de ce travail, les peaux sont tannées à l’aide des feuilles d’une
variété d’acacia, le tamat,et des gousses du goniakier. Les peaux de mouton sont particulièrement
utilisées pour la confection des différents coussins et sacs de voyage des
nomades que l’on retrouve sous la khaïma. Ces coussins et sacs de voyage sont en
général décorés de fins motifs géométriques de couleurs vives et garnis de
minces franges de cuir. Les coussins maures sont plats et ovales, formés par
deux feuilles de cuir reliées entre elles par une bande de cuir uni très
souvent de couleur verte. Les tapis de prière sont également confectionnés avec
de grandes peaux de mouton bordés de cuir sur laquelle est cousue une toison de
mouton.
Les sandales, les ceintures qui font partie de l’habillement traditionnel
sont également faites en cuir, sans oublier les typiques bagues à tabac Mauritaniennes, petites sacoches très décorées que l’on peut suspendre au cou
ou ranger dans les grandes poches du draa
et qui possède plusieurs compartiments pour le tabac, le briquet, la pipe et le
cure pipe. Les pipes de Mauritanie ressemblent à des fume-cigarettes, leur
forme vient du fait que les nomades se servaient d’un os de mouton pour fumer.
Elles sont en métal ciselé, en ébène incrusté ou en os. Les teintures traditionnelles utilisées pour
le cuir sont pour la plupart des extraits végétaux mais l’on trouve également
quelques minéraux. Les encres sont obtenues entre autre avec les feuilles du
talaanlekt pour le jaune, l’indigo pour le bleu foncé, une variété de mil pour
le rouge. Les dessins sont tracés avec un qalam,
sorte de stylet en tige de graminée.
Les objets en bois
Devenu très rare, surtout dans le nord de la Mauritanie, le bois reste
le matériau traditionnellement employé pour une très grande partie du mobilier
des nomades. L’amcharab est l’un des
principaux objets en bois de la tente, mais les piquets, les mâts et supports de
guerba sont eux aussi par tradition
obligatoirement en bois. Tous les plats, divers bols et récipients à traire
regroupés sous le nom de tadit sont
eux aussi normalement fabriqués en bois. Les selles de chameaux sont également
en bois recouvertes d’une mince pellicule de cuir.
Les nattes
Ce sont également les femmes Mauritaniennes qui tissent les nattes avec
divers végétaux. Les tiges de mil et d’alfa sont utilisées pour les nattes
ordinaires, alors que les nattes plus prestigieuses sont fabriquées avec une
espèce de graminée appelée oum rekba. Tressées avec de fines bandes de
cuir, de couleur à dominante rouge, la natte prend de la valeur lorsque
les bandes de cuir sont très rapprochées
les unes des autres. Elles sont ensuite bordées de cuir marron foncé cousu à la
main. La taille moyenne d’une natte est de deux mètres sur quatre, pour
faciliter le transport à dos de chameau.
Le travail du
métal
Le travail du métal pour les outils, les armes ou les bijoux, est assuré
uniquement par les hommes : les forgerons. Le fer est considéré comme impur, on
retrouve donc dans tous les objets, des incrustations de cuivre ou d’argent qui
est un métal noble ou encore du laiton dans la fabrication des cadenas servant
à fermer les sacs de cuir des nomades. Les bijoux sont également fabriqués par
les hommes. Le plus souvent en argent, quelquefois en or. Les bijoutiers Mauritaniens utilisent un procédé très ancien, qui consiste à incruster dans
des bracelets d’ébène, de faux ébène ou encore en corne des filigranes
d’argent. Dans les campements les bijoux les plus traditionnels sont les
bracelets de cheville (khalkhal).
Façonnés au marteau, ce bijou est constitué d’une grande plaque centrale (dar) et de deux petites plaques
latérales (bit) gravées au burin et
dont les dessins ne sont jamais identiques. Le bracelet de cheville est terminé
par deux boules (tar’at) qui se
placent sur le côté externe de la cheville.
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