Notre mag
Une journée sur le Zambèze
Descendre le Zambèze en canoë est une aventure hors des sentiers battus, Laurent Girard, co-fondateur de Sous l'Acacia, a participé à ce voyage.
Petite géographie du Zimbabwe
Le fleuve Zambèze
Le Zambèze est le
quatrième plus grand fleuve d’Afrique après le Nil, le Congo et le fleuve Niger
et l’un des plus puissants. Il prend sa source dans les hautes terres de
l’extrême nord-ouest de la Zambie et coule à travers 5 pays (Zambie, Angola,
Namibie, Zimbabwe et Mozambique) avant de rejoindre l’Océan Indien 2700
kilomètres plus loin. Au Zimbabwe il commence sa course par un plongeon de 100m
dans la faille de Victoria Falls, avant de suivre la gorge de Batoka, où il
forme pas moins de 60 rapides et les très belles chutes de Moemba.
Dominé par
des falaises de 300m de haut, il s’élargit ensuite avant de s’engouffrer à
nouveau dans la faille de « Devil’s ».Quelques kilomètres en
aval de ce couloir naturel, il s’évase en un gigantesque lac intérieur pour
retrouver son cours normal après le barrage et la gorge de Kariba. Majestueux
et imposant, il se laisse alors descendre en douceur vers le parc de Mana Pools
puis le Mozambique.
Le Parc National de Mana Pools
Le parc national de Mana
Pools est l’un des principaux parcs du Zimbabwe. Peu aménagé et isolé, il
fait très chaud surtout l'été (plus de 50°), la malaria sévit et la mouche
Tsé-Tsé n’a pas été éradiquée. Malgré ces petits "désagréments",
le parc et ses 6800km2 est cher au cœur des naturalistes et des voyageurs qui
ont l’occasion d’y séjourner.
Mana Pools se caractérise par la diversité et la
beauté de ses paysages. Outres ses « Pools » où se regroupent les
animaux plus la saison sèche approche, ce sont surtout les territoires forestiers qui impressionnent par la grandeur et l'âge
des arbres. En effet, ici acacias géants, tamariniers, figuiers, manguiers
sauvages et arbres à saucisses centenaire se sont développés sur le dépôt
fertile des riches terrasses alluviales laissées par la modification du cours du
fleuve lors des derniers soulèvements géologiques. Le Zambèze fait office
de frontière entre le Zimbabwe et la Zambie et marque également les limites
nord du parc. C'est donc par le fleuve que nous avons choisi d’approcher ce
magnifique parc.
En canoë sur le Zambèze
Départ au petit matin
En ce mois de septembre la chaleur est
déjà bien présente dans la vallée du Zambèze. Tout commence donc assez tôt, vers
5h30 du matin après une nuit africaine douce. Comme chaque nuit,
celle-ci fût bercée par les sons de la brousse. Au loin, tour à tour, le cri perçant
de la hyène déchirant la nuit a précédé les barrissements d’éléphants avant que
les hippopotames et divers oiseaux de nuit prennent le relais de ce concert
sauvage permanent.
Il est donc aux environs de 5h30 quand les étoiles laissent
place aux premières lueurs de l’aube et que les babouins déjà réveillés mettent
fin à ce concert nocturne par de longs cris sourds. Le cercle rouge du
soleil apparaît peu à peu dans ce ciel d’Afrique légèrement brumeux et fini de
réveiller le petit groupe de canoéistes que nous sommes.
Installés sur l'une des
nombreuses petites îles de sable qui ponctuent le fleuve, chacun s’affaire à sa
tâche assez simple. Après avoir rangé les
quelques affaires du voyage, démonté la tente et préparé le petit déjeuner, il
faut charger les canoës. Cette opération surtout les premières fois prend un
peu de temps mais fait également partie intégrante de cette expérience
incroyable au cœur de l’Afrique.
Il est 7h30 quand le
matériel est réparti de façon équitable sur les embarcations doubles et que
nous quittons les berges de l’île où nous avons passé la nuit au milieu du
fleuve.
Sur l’eau, très
rapidement, la légère brise présente dès le matin nous offre un bref
rafraîchissement en ce début de journée déjà chaud et humide. A cette heure, le fleuve est calme et les premiers coups de rames font glisser rapidement les
canoës aidés par le courant.
Les hippopotammes
Assez rapidement, encore
au loin pour l’instant, quelques remous apparaissent à la surface, puis
doucement immergent dans un premier temps les oreilles et les naseaux avant
d’apercevoir les têtes massives des nombreux hippopotames présents dans le
fleuve. Nous devons éviter de
passer trop près de cet animal corpulent à la tête sympathique mais néanmoins
rapide et dangereux. Nous entamons donc une longue partie de cache-cache en
naviguant de droite à gauche en fonction de leur présence et du niveau de
l’eau.
C’est en fonction
de leur déplacement et de leur présence que nous traçons notre itinéraire au
fil du fleuve. Nous naviguons donc tantôt près de la berge, ce qui permet
d’observer une grosse colonie d’une centaine de guêpiers nichant dans la berge
à un mètre au dessus du niveau de l’eau, tantôt en plein milieu du fleuve le
long d’un îlot sablonneux et ainsi observer furtivement parfois l’un des nombreux
crocodiles se réchauffant au soleil.
Pause en canoë
Après quelques heures de
navigation, nous accostons pour une pause déjeuner sur la terre ferme en plein
cœur du parc de Mana Pools à l’ombre de l’un des immenses et anciens arbres du parc. Tout autour la faune
curieuse est omniprésente, impala, éland et babouins est au rendez vous. Assez fuyant quand nous
tentons de les approcher en canoë, c’est un groupe de waterbuck peu timides qui
nous approche et nous observe.
Plus tard c’est un éléphant qui lui aussi assez
curieux mais surtout attiré par les fruits tombés des acacias alentours dont il
raffole, qui nous rend visite pendant notre pique nique.
L'après-midi en canoë
Vers 14h30, une fois les
grosses chaleurs passées, le groupe se remet lentement en action. Il faut
quitter l’ombre bienfaitrice de ce manguier sauvage sûrement centenaire et
rejoindre nos canoës dont nous vérifions préalablement le chargement.
De nouveau sur l’eau, la
brise est à l’œuvre et nous aide à reprendre les coups de rames réguliers
nécessaire pour garder le cap. Protégés par nos casquettes et lunettes de soleil
nous luttons contre la
réverbération forte et le soleil mais celui-ci bascule déjà à l’ouest et
dans notre dos nous offrant ainsi au fur et mesure de l’avancée de l’après-midi
des lumières de plus en plus douces. C’est reparti pour
environ deux heures de navigation. Nous progressons lentement dans de petits
chenaux plus ou moins profonds entourés de papyrus et autres plantes flottantes
parfois non endémiques comme cette plante envahissante ressemblant aux nénuphars
venue d’Amérique du Sud.
Le chenal
zigzag dans cette végétation luxuriante où la vision est limitée et nous
surprenons à chaque virage, oiseaux, crocodiles et hippopotames en pleine
sieste parfois furieux d’être réveillés. Plus loin sur un île qui
semble posée sur le fleuve un groupe d’éléphants semble flotté entre terre et eau
et profite des dernières bouchées d’une végétation ici plus verte que dans les
terres du parc à cette époque.
Instants magiques, nous
nous approchons tout près en glissant sur l’eau entre les plantes aquatiques.
Presque indifférent à notre présence, nous avons l’occasion de les observer
longuement depuis notre frêle embarcation. Après une vingtaine de minutes
passées à les observer et sur l'impulsion de la matriarche, la petite troupe
traverse le fleuve à la nage, trompes en l'air pour rejoindre la terre ferme
pour la nuit.
Nous sommes accompagnés
pour les derniers coups de rames par des vols d’oies Egyptienne ou aigrettes.
Fin de journée sur le Zambèze
Peu avant 17h, nous
accostons sur une île de sable fin couverte de traces d’hippo, d’oiseaux et
autres animaux. Après le déchargement le
camp s’installe peu à peu pour la nuit au fur et mesure que le soleil décline
du côté de la frontière Zambienne. Nous profitons de la luminosité qui reste
pour nous laver rapidement dans le fleuve et uniquement dans quelques
centimètres d’eau pour éviter des rencontres imprévues avec un éventuel
crocodile toujours opportuniste.
Il est 18h30, la nuit
est maintenant tombée et bien noire, la lune et les étoiles ont encore une fois
pris le relais du soleil pour ouvrir comme chaque nuit le concert nocturne de
la brousse.
Texte écrit par Laurent Girard.
Contactez Laurent pour créer votre safari sur-mesure : @ : laurent.girard@sous-lacacia.com
Tél : +33 (0)4 82 53 99 33
Lisez aussi :